FRAGMENT DISSEMINE 8.
A CÉCILE
POUR UN SILENCE PARTAGE DANS LA NUIT.
POUR LA BLANCHEUR D'UN SUAIRE QU'UNE VOIX DÉCOUVRIT :
UNE ABSENCE FORCEMENT PRÉSENTE POUR L'INSTANT,
L'ILLUMINATION BRUSQUE QU'APPOSE UN VOILE
- négligemment, COMME A REGRET- SANS MÊME CRIER.
Les rires éclataient
en sa mémoire diffuse
et arrondissaient tout en la pénétrant
l'âme forcenée
de l'étranger.
Et les mots du livre
comme inconnus
rendaient plus fébriles encore
l'ardeur de leurs jeunes corps...
Ah! Ne plus désirer que ces instants...
intenses silences procréés
à même l'antre du désert
en ce creux oublié
en ces régions dévastées
par la cruauté rayonnante
de l'astre lunaire.
Les mots s'envolaient
s'échappaient
exhalant dispersant
par bribes interloqué
le coeur renaissant
injustement écartelé.
L'étranger
comme pour s'excuser
- car le livre ne s'écrivait plus -
arrondissait béat
ces fragmentations disséminées
mises à bas
en cette page blanche harcelée.
Et tous ces cris
ces envies extrêmes cette folie
rendaient plus incroyable encore
la frissonnante sonorité
s'ébattant sur leurs corps
sa dernière mesure.
Sa peau était cendrée.
Elle-même demeurait morcelée
comme si du livre
rien qu'elle ne délivre
n'avait été étranger
au mot qu'il avait créé
Une part de sa peau
un mot : nudité.