ŒUVRES 1989
MÉTAMORPHOSE RECOMPOSÉE
I
Les murs parlaient aux consciences
En cette prison couverte d’or crue.
Et les sentiments à l’unisson
Contrariaient l’élan syntaxique,
De ces mots, qu’une voix nue
Relançait dans un dernier bond
Sur les taches d’un corps cynique.
Ainsi , l’effarante modulation
Qu’enfante la prescience
Ébranlait la ligne d’une mue.
II
Et le clairvoyant,
Cet œil obscur et démon,
En cette irradiation
Où s’entrechoquait la déraison
Déclamait ses illuminations.
III
Et le soir ouvert
Où raisonnaient hier,
Le long de son échine troublante,
Les mots et les sons,
Révélait une intelligibilité
Dénonçant l’émotion.
Et sous l’apparence : une Nudité
Résolvait l’apparition.
Et les murs aux seins de glace
Réconfortaient la douleur,
(Le temps si las)
D’un œil strié de dorures
Où l’âme perdure…
Une lame nue !
Et les signes blafards
Que des lignes survenues
Trop tard
Effacent, révélant un lit étroit,
Étroitement surveillé
Par cette étincelle éveillée
Qu'une voix
Autour d'un iris dédoré
Dépose sur ses bras nudifiés.