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andreas-eric-ausseil-oeuvres

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Vous laissez voyager à travers le temps parmi mes œuvres peintes, dessinées ou écrites, de 1985 à maintenant. Des traits aux mots, du mouvement au vocable, de la couleur au signe, de simples ponctuations à suivre ou à poursuivre.


Journal d'écriture 2000

Publié par Andreas sur 21 Décembre 2017, 11:48am

Catégories : #journal d'écriture

Journal d'écriture 2000

L’Écriture comme une marche à suivre, une déclaration d'intention esthétique et existentielle. 2000

Écrire, peut-être pour ne plus se souvenir des faux espoirs. Alors, se rappeler simplement de ce qui est vrai, qui ne saurait admettre qu'on oublie sa parole, une voix, une existence. S'échapper dans cette course qui maintient, si ce n'est l'éloignement, la distance respective avec hier.

Ne plus croire, désormais, à toutes ces illusions enjouées. Se figurer simplement chaque silhouette dans ce qu'elle possède de vitale. Poursuivre, sans se lasser, chaque rêve. Au besoin, en former un qui soit du domaine de la continuation. Courir et ne plus mourir lentement.

Écrire, en reconnaissant ses peurs, sa propre honte dans la déception qu'on a installé chez autrui.

S'affaisser parfois, s'étendre sur le sol. Peut-être être nu. N'avoir que ses os comme parure. Le corps est visible dès ce moment. Il ne saurait mentir. Il ne saurait tromper qui que ce soit. S'appuyer ensuite, au besoin, sur la chaleur d'une autre silhouette. S'abreuver à sa source, oui!

 

Écrire sur un papier tout ce qui vous construit et qu'on ne saurait comprendre autrement qu'en les fixant. Appuyer sur la toile chaque mot pour que ceux-ci pénètrent les pores de la feuille. Regarder au-delà, percevoir chaque chose qui chancèle, est-ce un regard? Un vide? Une bouche ouverte?

Suivre, sans vraiment saisir tout le sens de ce qu'on énonce, chaque clapotis sur la feuille trouble. Écrire pour se survivre à soi-même. Sentir-là, tout le désarroi qui menace de s'emparer de notre intimité. Comme dans une lettre destinée à personne, courir après ses chimères, sa propre haine et, quand le sens est enfin défait, qu'il ne reste personne autour pour vous entendre, crier de tout son corps la parole énervée.

Voir dans chaque ébauche la tentative de s'arrimer à l'édifice du monde. Chaque mot  a son importance. Ce n'est plus le nombril qui domine, mais le corps entier, la pensée entière.

Certains soirs d'encre, les mots écrits ne sont plus reconnaissables. Au noir se mêle le noir. Pas d'emportement démesuré, juste une liaison raisonnable du sens avec lui-même. C'est-à-dire s'aliéner dans sa propre pensée à ces contradictions intimes qui se jouent parfois de nous-mêmes.

L'amour comme une ébauche de soi. A chaque fois retracée, redessinée. Des traits, des traces pour former convenablement le souvenir, aviver le tranchant de la lame dans le feu du brasier, pour que cet instant s'inscrive et adhère au grain de la feuille.

Être chancelant, parfois, ne dénote pas le déséquilibre mais ce  louvoiement du corps autant que de l'âme entraîne après coup un rétablissement forcené. Tout cela est-il subi? Convoque-t-on tout un attirail métaphorique pour s’arroger un quelconque droit sur une histoire passée? Existerait-il, plutôt, une sorte de reconsidération de l'existence passée? Ainsi, la vie se trouve raffermie, elle est prise comme telle, un nœud de violence et de douceur sans cesse emmêlé, tordu ou serré. Après coup, vient le dénouement. Puis un autre nœud apparaît, duquel on voudrait tordre le cou.

 

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